Compte-rendu de la réunion du groupe maternelle du 10 décembre 2010

Publié le par groupematernelle

Compte-rendu de la réunion du groupe maternelle du 10 décembre 2010

 

  • Quelques éléments mis en place suite à la première réunion du groupe maternelle

 

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      • Le cahier de vie

Mise en place d’un guide pour les parents dans le cahier de vie pour les vacances. Ce guide leur propose des pistes pour alimenter le cahier de vie… du coup la moitié des parents ont investi le cahier, au lieu d’un ou deux, comme d’habitude.

 

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      • Mise en place de brevets de réussite

Ce dispositif permet de faire fonctionner des ateliers autonomes dans la classe.

Tous les éléments figurent sur le site ……. (à compléter)

 

  • Thèmes de réflexion proposés par des participantes du groupe maternelle :

  • L’évaluation – quel rôle ? pour l’enfant, pour les parents ?

  • Nombre d’élèves et accueil de l’individu / problème de l’individu et du groupe

Quel temps pour l’accueil de l’individu ? Quelle aide de/à la famille ? A quel moment privilégie-t-on le groupe ?

 

Il semble important d’accueillir chaque enfant, mais dans le grand groupe on a l’impression de n’arriver à rien de constructif. Quelle temps consacre t’on à chaque enfant et quelle est sa qualité ? On veut donner le même temps à chacun, mais tous n’ont pas besoin du même temps.

 

Le groupe maternelle choisit de travailler sur les enjeux du passage de l’individu au groupe, sur l’individu dans le groupe.

 

  • L’individu et le groupe 

 

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      • La problématique concerne aussi les parents d’élèves

Cette problématique ne concerne pas seulement les enfants ; il y a aussi des parents envahissants qui ne tiennent pas compte du groupe

A cela se rajoute le problème des parents qui ne sont pas décentrés. Nombreux sont ceux qui cherchent à avoir une relation exclusive à la maîtresse. Ils sont dans l’illusion que c’est la maîtresse de leur seul enfant.

Y a-t-il un travail à faire avec les parents ? Est-ce que cela fait partie de notre travail ?

Avant d’accueillir l’enfant, faut-il accueillir les parents ?

Peut-on faire sans les parents ? Où est la limite ? Comment leur donner une place de « parent d’élève » au lieu d’une place de « parent d’enfant » ?

On constate un surinvestissement parental des enfants ; certains parents disent même qu’ils ne veulent pas de la collectivité pour leur enfant. Ils voudraient la maîtresse pour leur enfant tout seul. Certains refusent de relier leur enfant à quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes.

Le surinvestissement parental est un phénomène de société. Les enfants sont là pour combler leurs parents, pour les satisfaire. Certains enfants sont des « enfants-médicaments » pour leurs parents.

 

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      • Les enjeux de la scolarisation à l’école maternelle

Il est vrai aussi que les enjeux de la scolarisation précoce ne sont pas forcément explicités. De plus tout le monde « mettant » son enfant à l’école maternelle, les parents ne donnent pas forcément de sens à cette démarche-là.

Il apparaît donc comme très important de faire apparaître les enjeux de la scolarisation à l’école maternelle, par le biais de réunions avec les parents, par exemple.

 

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      • Le changement de groupe d’appartenance

Certains enfants ne sont pas autorisés à s’inscrire dans un autre groupe d’appartenance que le groupe familial.

Un problème est soulevé : lorsque le soutien (aide personnalisée) est mise en place le matin, les parents amènent leur enfant à toute heure. Ils ne respectent pas l’horaire de début de travail. Les enseignantes ont affiché sur la porte « soutien, ne pas déranger », mais cela n’empêche pas les parents de frapper et d’arrêter la séance de travail pour déposer leur enfant.

Ils s’étonnent alors de l’agacement de la maîtresse.

Il semblerait nécessaire que les parents puissent aussi se sentir appartenir au groupe des parents d’élèves.

Il apparaît comme indispensable de prendre en compte les parents pour que l’enfant puisse être autorisé à investir l’école et la classe. En parallèle, un travail peut être mené auprès de l’enfant pour l’aider à trouver sa place dans le groupe.

 

  • Trois axes de travail se dégagent 

 

  • Comment amener les parents à prendre conscience de la collectivité ?

  • Comment amener les parents à prendre conscience qu’amener son enfant à l’école, c’est accepter qu’il soit relié à d’autres, qu’il puisse appartenir à un autre groupe que le groupe familial ?

  • Comment aider les enfants à se relier à d’autres, à trouver leur place dans le groupe ?

 

  • Pistes de travail

 

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      • Faire participer les parents aux sorties scolaires

Il est possible de proposer à des parents qui sont peu décentrés et intrusifs d’accompagner les élèves dans des sorties scolaires afin qu’ils prennent conscience des contraintes du groupe.

Cependant, certains parents risquent de critiquer tout ce qui est fait ou dit : ils sont en rivalité avec la maîtresse, ce qui apparaît comme logique lorsqu’ils ne souhaitent pas que leur enfant puisse appartenir à un autre groupe que le groupe familial.

Pour éviter la rivalité, il est indispensable de reconnaitre les compétences de l’autre, c’est-à-dire de séparer les champs d’intervention, les rôles, et de rassurer les mères toute puissantes. La toute puissance est en effet une attitude défensive, liée à un sentiment d’impuissance. C’est parce qu’un parent est angoissé à l’idée que les choses lui échappent, qu’il développera une attitude de toute puissance. La toute puissance de l’un réactivant et renforçant la toute puissance de l’autre, c’est un cercle vicieux qui se met en place.

 

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      • Expliciter les codes de l’école

Il est également possible d’expliciter l’histoire de l’institution et de ses règles, c’est-à-dire de donner les codes de l’institution et y mettant du sens. En effet, l’agacement de l’enseignant est provoqué par le non respect des codes de l’école. Or, ils sont implicites.

Les rendre explicites pourrait aider les parents à devenir parent d’élève.

 

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      • Soutenir la parentalité

Parfois, certains parents semblent manquer totalement de bon sens. Certains parents sont en détresse, complètement démunis. Ils accaparent les enseignants pour des questions éducatives.

Il existe des structures parents/enfants pour aider la parentalité. Une tentative de ce type avait été menée par le RASED sur l’école de Saragnac il y a deux ans, mais trop peu de parents y avaient participé. Les parents se disaient intéressés mais ne faisaient pas la démarche de venir aux réunions.

Il existe des réunions ou des soirées-débats dans des crèches, dans certaines écoles, pour travailler par exemple « comment dire non à son enfant ». Mais les parents qui se déplacent ne sont pas ceux qui sont les plus en difficulté.

De surcroît, ce n’est pas en donnant la solution que l’on aide à la parentalité. La solution n’est valable que pour celui qui la donne et certains parents se sentent jugés.

Il est nécessaire que les parents se posent des questions avant de chercher des réponses, pour qu’ils puissent trouver des solutions qui leur soient propres, donc adaptées à leur situation.

On pourrait envisager de renvoyer les questions éducatives adressées individuellement aux maîtresses au groupe de parents (voir avec les associations de parents d’élèves). Cela favoriserait le sentiment d’appartenance à un groupe de pairs, à un groupe d’appartenance « parents ».

 

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      • Travailler l’inscription à l’école maternelle

Au moment de l’inscription à l’école maternelle, les enfants devraient pouvoir venir rencontrer leur future maîtresse, dans la classe.

Un planning pourrait permettre aux parents de venir avec leur enfant, dans la classe, sur un temps donné, plusieurs jours de suite, à la fin de l’année scolaire précédant la première rentrée. Ainsi le premier contact serait sécurisant pour les parents et l’enfant (et l’enseignant).

Les inscriptions pourraient ainsi se faire de façon anticipée en mai/juin avec inscription sur le planning pour venir voir la classe.

Pour l’enseignant ce serait facilitant, car découvrir les élèves à la rentrée, avec l’étiquette prénom, c’est compliqué ne serait-ce que pour nommer les enfants !

Dans les écoles qui invitent les enfants à venir voir ce qu’est une classe en fin d’année scolaire, la rentrée est beaucoup moins violente.

Il est également possible de trouver un moment pour une réunion avec les parents, les enseignants, des rééducateurs et des psychologues scolaires, pour qu’ils puissent questionner sur ce qui les inquiète.

Un temps de visite de l’école fait par les psychologues ou les rééducateurs du RASED peut également être proposé aux parents, à un moment où leur enfant est en classe. C’est pendant ce temps que les parents questionnent, juste après avoir confié leur enfant à l’enseignant.

Il est aussi possible d’organiser une réunion en fin d’année pour les parents des nouveaux inscrits permettant d’échanger sur la rentrée à venir.

Dans certains endroits, la crèche ou les assistantes maternelles viennent visiter l’école avec les enfants.

Il paraît important que les parents qui confient leur enfant à l’école sachent à qui ils le confient et ce qu’il va se passer pour lui. Cela repose la question du sens de l’école maternelle.

 

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      • Donner du sens à l’école

Par rapport au sens de ce qui est fait, la tentation est grande de vouloir remplir les cahiers pour montrer aux parents que l’on travaille à l’école. Mais ce n’est pas parce que les cahiers sont plein de fiches que les parents se rendent compte du travail fait. Par ailleurs, nombre d’apprentissages se font en dehors des cahiers. Vouloir trop montrer peut conduire à une perte de sens des activités réalisées.

Comment montrer que ce que l’on fait en maternelle est sérieux et fondamental ?

Pourquoi ne pas faire des « classes ouvertes » sur des moments précis, où les parents peuvent venir voir ce qui se passe en classe ? Cela nécessiterait ensuite un temps d’échange et des explications qui pourraient se faire lors d’une réunion avec tous les parents qui sont venus.

Certaines craignent que les enfants restent collés à leurs parents. Est donc évoquée la possibilité de filmer des moments de classe pour les montrer ensuite aux parents.

Une collègue rappelle l’idée des après-midi jeu, où les parents viennent encadrer un groupe.

Les enfants sont regroupés en petites équipes, les parents viennent animer un atelier jeu de société. Cela se fait une à deux fois par an. Les enfants passent par équipe à tour de rôle aux différents jeux. Les équipes tournent et les parents restent sur le jeu. Cela change au bout de 10 minutes.

Ca peut se faire aussi avec l’USEP qui propose des journées multi-activités : chaque groupe d’enfant a un parent qui suit le groupe dans les différentes activités.

Mais qu’est-ce qui nous semble important ? Faire toucher du doigt notre métier ou amener les enfants à prendre en compte le groupe ?

L’accent serait plutôt à mettre sur l’importance d’un enfant autonome, d’un enfant agissant, d’un enfant attentif.

Et de garder à l’esprit que s’il faut du temps à un enfant pour devenir élève, il faut également du temps à un parent pour devenir parent d’élève.

 

 

Le groupe maternelle se sépare alors sur l’idée de mettre en place des actions visant d’une part à favoriser l’adaptation de l’individu au groupe et d’autre part à prendre en compte l’individu dans le groupe, avant la prochaine réunion.

Elle est fixée au vendredi 11 février de 17h30 à 19h30, à l’école Larramet.

 

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